Août 2018
Kirghizistan . La route de Bishkek
La lumière l’obsédait tant, qu’on la voyait se fendre comme un abricot.
La poussière et le soleil veillaient sur son existence avec la même grâce que celle d’une vieille dame sur son bétail, c’est-à-dire fébrile et assidue.
Ils en avaient séché la peau, les sourcils, jusqu’aux cheveux qui, hérissés et épais paraissaient comme des flammes ; une ondulation soustraite à l’éternel au cœur d’une danse figée et maculée de terre.
Ses pieds virevoltants, par un jeu de pas sollicitaient un chien à se lever du tas de cendre où il s’était réfugié pour glaner les dernières volutes de chaleur d’un feu initié la veille.
A demi aveugle, il se lève difficilement face aux grimaces qu’elle lui tend, un de ses membres est atrophié et il ne peut se maintenir debout qu’en sautillant sur son autre patte. Chaque réception est accompagnée d’un souffle rauque de douleur. Elle, elle danse, avec la même insouciance, ses rires la maintiennent à l’écart des gémissements de l’animal.