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Aout 2019

Bolivie . La Paz

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L’avion commence à descendre pour atterrir à Dushambé, capitale du Tadjikistan. J’observe de haut ce nouveau territoire de jeu. 

Un immense drapeau de 165m ( c’est le plus haut drapeau du monde) est dressé au centre de la ville. Il toise les immeubles assez nettement. Hors d’échelle, il inverse le rapport de proportion, donne l’illusion à celui qui contemple de haut que la capitale et sa campagne sont une simple carte géographique pour que les enfants viennent y épingler les drapeaux des pays. En m’approchant du lieu par la suite je pouvais entendre claper de tout la haut l’épaisse toile agitée par le vent.

Bien plus tard, c’est en traversant le Pamir que j’ai compris le rapport très intime qu’entretient ce peuple avec le ciel.

 

/ monuments staliniens / vélo trouvé dans un marché, j’explose le dérailleur au bout de 10km. Le marchand accepte de l’échanger mais ça n’augure rien de bon.

Finalement je peux partir en direction de Daband, première partie délicate qui va me faire monter progressivement à 3300m d’altitude.

 

Sol froissé de reliefs soulignés par la neige. En contrebas, dans la pénombre du sillon creusé par le temps, se love un torrent d’eau clair, le bleu vif de la glace fondue. Des oasis de verdure polennisent les rares surfaces où le cours d’eau s’apaise. On voit s’élancer fièrement les peupliers parmi les éboulis de pierres.

 

Il fait chaud, terriblement chaud, j’entends mon pneu se décrocher du bitume qui suinte. Tant que je ne serais pas sur les hauts plateaux je devrais faire une sieste de 12h à 14h. Je guette les coins d’ombre, fiévreux, étourdi par un soleil éblouissant, de grands voiles noirs me passent devant les yeux. Des habitants me proposent de m’allonger dans leur salon. Alors qu’ils mangent à mes côtés je me laisse bercer par leurs discussions et je passe de cet état de demi conscience aux rêves. Mon esprit navigue entre d’étranges hallucinations.

Face à la rudesse des conditions, les tadjiks ont développé une hospitalité indéfectible.

Plus loin sur le chemin, des voitures s’arrêtent régulièrement pour m’offrir des sacs entiers de pommes, de poires et de pêches. Je mords sans attendre dans les fruits, gémissant de plaisir. Je ne prends pas le temps entre les bouchées et me voilà la bouche pleine incapable de leur parler. Le nectar coule, onctueux, il est comme le miel du monde. Eux, le visage ravi de voir le bonheur qu’ils procurent, rient à pleine dents et me font de puissantes tapes amicales.

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Thomas
Porte
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