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20 - De Sofia à Ulcinj ( km 9799 - km 11 059)


De Sofia à Kyustendil

Dans cette région montagneuse, les villages ne sont plus raccordés par un réseau routier tel qu’on peut en avoir l’habitude. À la manière du chemin des ânes qui, par la répétition, creuse et détermine une voie, c’est d’abord l’usage qui sculpte la forme. Des dizaines de chemins irradient du centre de chaque hameau, ombilics serpentants parmi les maisons de pierres, d’abord bordés par des clôtures, puis tenus par des fossés, ils se prolongent, ouverts parmi les champs, devenus à peine discernables du fait d’une terre plus tannée par le passage des troupeaux et des bûcherons. Ils s’enfoncent, vulnérables dans la forêt.

C’est l’intersection de deux chemins de bûcherons appartenant à des localités différentes qui permet de passer d’un bourg à l’autre. L’autarcie de ces communautés peut parfois donner l’impression que l’espace s’est refermé comme un piège sur celui habitué aux passages.

Dans ce contexte la conduite s’apparente plus à de la navigation puisqu’on essaye de garder une direction, de maintenir un cap, et ce malgré un épaulement de colline, le coude d’une rivière, les méandres d’une vallée étincelante de peupliers aux feuillages chamarrés de rouille et d’or.

Après les grands espaces ascétiques d’Anatolie où la terre est dégagée jusqu’à l’horizon, la forêt semble regorgée de surprises. Je reviens régulièrement sur mes pas, croise par endroits des guérites abandonnées, colonisées par la mousse, des larmes de rouille coulent comme un rimmel sur les joues des planches, suivent le sillon des veinures et révèlent les rides dansantes du bois. Ce sont d’anciens hermitages, des postes de vigies, la similarité de ces conditions me rappelle un instant les personnages de Gracq dans un balcon en forêt.

Dans la pénombre du sous-bois, parmi le foisonnement d’éléments et d’eaux , on envisage des dizaines de paires d’yeux qui nous fixent et cela fait rejaillir un sentiment de solitude très diffèrent au dénuement du désert, ici, on peut ressentir une solitude d’espèce, de désaffection.

Ce n’est plus tant le regard qui travaille, étouffé d’informations, j’écoute, je sens...

La mélodie des roulis d’eau creusant leurs layons, la scande des chutes de gouttes de rosée filtrées par les branches, l’odeur d’emblavure, de terre riche et racinaire, de feuilles en décomposition, de champignons fraîchement sortis exhalant l’humus, le musc et l’ambre.


Une chape lourde de brume tient de part en part les cimes, elle reste là tout le jour, tous les jours... elle érode patiemment l’espoir, une menace blanche qui amorce les premiers soubresauts de l’hiver.

Les quelques hommes que je croise, très âgés, tournent et retournent dans leur vallée comme des carpes dans un vivier, l’horizon n’existe plus, on ressent l’oppression des montagnes sur une terre vulnérable, suspension anormale du temps. Partout les hommes fendent le bois à coup de hache, mécaniquement, gestes de forçats qui débutèrent dès septembre, autant de toc toc toc qui se répondent dans la vallée tels des échos, sortes de pie-verts aux martèlements plus graves, plus lourds. Régularité morne qui pulse le temps, le monde semble s’être contracté dans ce bocal que forme le plateau Чепеларе.


La nuit comme le jour, les masses noires de montagnes contiennent les limites d’un ciel cotonneux. Un ciel qui a revêtu son pelage de bête polaire, fourrure duveteuse, grise et blanche, aux nuances de bleu mélancolique.

Couleur des colchiques d’automne.

Je ne peux pas poursuivre la route qui longe les méandres de la Struma, elle me dirigerait vers la Grèce qui est fermée, alors je dois récupérer une autre vallée.


Je cherche des yeux le circuit qu’il me faudra suivre désormais, l’entaille ridicule dans une forêt énorme et dense. J’attrape un chemin de contrebandiers, mes routes fendent des tas de feuilles mores dans un bruit de froissement jubilatoire. La sente est légèrement plus tassée et c’est ainsi qu’on la distingue dans le grand hors-piste de terre collante et grasse du sous-bois.

Sortir de la vallée, en rejoindre une autre, semblable, surveillée des mêmes nuages et où se jouent les mêmes histoires. Les sources d’eau remontent de la terre comme des rumeurs, nettoyées, virginales. Odeur de moisissure froide.

Le ciel reste offusqué d’un linge, et forme un plafond bas, silence blanc qui occupe de part en part la chaîne de montagnes et lèche les sommets, caresse de ses doigts la végétation de pins déjà dans l’hiver. Les flancs sont plus vivaces, feuillus, ils ruissellent de couleurs, bronze, cuivre, zinc, airain... couleurs lumineuses du minéral.

On se sent, parmi les bosquets touffus d’arbres hauts-perchés, comme sur le pan d’un toit, au niveau intermédiaire, en dessous des dieux et au-dessus des hommes. Cette hauteur recherchée enfant lorsque l’on grimpe aux arbres et que les genoux et les bras écorchés sentent la sève de pin. Hauteur du baron perché, lecteur amoureux, personnage inventé par Calvino, attachant dans son refus de céder au pragmatisme.

Quelque chose dans l’air sublime les émotions et fait qu’en traversant un village, tantôt on se sent face à un élément merveilleusement arçonné à la vie, tantôt embourbé dans un ennui existentiel et pathétique. Dans ce territoire, toute forme de nuance est retirée.


De Kyustendil à Skopje

Un soir, j’entre dans l’unique restaurant de Samokov. Le gérant est assis à la seule table occupée, il quitte ses amis et m’accueille. La salle de restaurant est coupée verticalement en deux, à un mètre du sol une nuée épaisse végète entre les murs et sent l’herbe. Il ressemble à Nick Cave, la même chevelure inactuelle, le même visage arrondi par l’alcool, la même voix caverneuse, le même regard inquisiteur et absent.

« Oh sh..t, jesus sh..t! »

Les murs sont chargés de photographies en noir et blanc de la guerre. J’arrive à reconnaître les lignes des montagnes que je viens de traverser, mais pas leurs textures, ni la végétation, tant elles semblent pilonnée d’obus.

Ses amis me sourient et me font comprendre qu’il est dans un état second.

À la télé, la chaîne histoire locale retrace des images de guerre. On y voit des hommes emmaillotés progressants dans un cadre uniforme et blanc. Je n’avais jamais vraiment mis d’images sur ce mot, emmailloté, emprisonné dans des maillots, et l’image prend tout ce sens quand on voit des tissus épais, informes, ficelés par des cordages grossiers, lourds et capturant un corps, le rendant malhabile et égalisant les particularités.


Ces hommes, épouvantails de la guerre, traversent un paysage d’une dureté accablante, un paysage soumis à une cécité blanche qui les isole dans la tragédie, des silhouettes, déjà des ombres, à la fois esseulés et tellement communs.

Le gérant me prévient gentiment que son restaurant est normalement fermé, c’est pourquoi il a bien entamé sa soirée, mais qu’il est très heureux de m’accueillir.

Je commande une pièce de bœuf avec une sauce aux champignons ( c’est le meilleur plat hivernal des Balkans) , et s’en suit un rire grave.

Il me fait comprendre que la viande vient de la ferme de ses parents et que les champignons, il les a cueilli ce midi dans la forêt.

Il m’apporte trois entrées qu’il veut absolument me faire découvrir, fait de grands gestes avec les bras, et profère, comme habité :

« all is Forest... water ? Forest - mushrooms ? Forest - vegetables ? Forest - meat ? Forest - cheese ? Un temps de silence... farm... mother... »

Je pense forcément à cette terre parcourue ces derniers jours, cette terre affichée aux murs et qui a prit tant de vie, et cette terre qui ce soir me nourrit...

impossible de rester indemne.


Bien alcoolisé, il titube avec les plats, en fait tomber quelques parties qu’il injure au passage, tout semble à ses yeux être animé de vie, il tente de rester appliqué malgré les ricanements de sa femme et de ses amis qui sont au théâtre et commentent.

C’est la singularité de ces territoires, jamais piégés dans la tragédie, parce que la vie y est rude mais résiliante, elle s’échappe et se nourri de la gravité des situations, la comédie se joue dans l’ombre des tragédies, il faut juste y confier un œil.

Il me coupe la viande, fondante, et il me tend la becquée.

Alors je joue le jeu parce j’ai compris que c’est une chose qui compte.


Sentiers bulgares - une brume grise qui est la poussière du temps et des routes courrait sur le ciel.


Dormir deux nuits dans le foin aux senteurs rehaussées par l’humidité, ça saoule comme le rakija.


Je lis une phrase qui m’interpelle : « Il faudrait avoir été sacrément malheureux pour apprendre à ce que personne ne vous manque. »

Me voilà rassuré, cette ligne, je ne l’est pas franchie.


De Skopje à Volkovidja

Skopje m’a laissé le sentiment étrange d’une rencontre avec une ville adolescente en pleine recherche d’elle-même, mûrissant avec ferveur des contradictions auxquelles elle doit encore se confronter. Un passé soviétique, une âme slave, des incursions perses, une fraternité difficile avec la Grèce, des aspirations libérales...

interdite aux nuances, elle semble s’éprendre de tout dans un excès candide et sincère.

Le vieux bazar de la rive Nord est couvert de bric et de broc et il s’étale et il s’enfonce dans les passages bétonnés et sombres de malls soviétiques écrasés par des bâtiments d’état. Reliquats d’une stratégie de communication maintenant désuète, tout semble, si ce n’est abandonné, occupé au tiers et inadapté. Je ne sais pour quelle raison mais dans la pénombre de ces couloirs insalubres, les magasins de robes de mariées prolifèrent. La stature des mannequins affublés de breloques détonne dans cette atmosphère qui relève plus de l’univers carcéral ou du terrier.

Agenouillé sur les niveaux semi-enterrés d’enseignes identiques, des bâtiments institutionnels, ambassades, cours constitutionnelles s’élèvent à partir de colonnades monumentales, de fronton baroques, d’ornements meringués.

Référence à l’Acropole déparée de sa situation, puisque l’ à-pic rocheux sublime la charge poétique de cette dernière.

Skopje est nommée la Disneyland des Balkans et des centaines de statues occupent les rues. Des statues à l’allure plus ou moins réaliste, tantôt de tailles humaines , tantôt démesurément grandes. En cette période de pandémie où l’espace public est déserté, il ne reste que cette présence faussée d’êtres humains, monstrueux de difformités, d’absence d’émotions, d’anachronismes, de fixité. On croirait que la ville a été soufflée par une éruption.

Une Pompéi sans volcan, une acropole sans colline, une capitale sans habitants, c’est l’absence que fait maladroitement briller Skopje.


Sur les berges de la Вардар, deux reproductions de caravelles semblent attendre un déluge pour initier une aventure improbable, piégées qu’elles sont au cœur des Balkans. Il faudrait encore les décrocher de leurs fondations de béton qui les lient à la rive, il faudrait que les ponts de la ville, répliques du pont Alexandre III de Paris, soient emportés par la tempête, il faudrait que la rivière, prise d’un appétit énorme sorte du lit qui lui a été taillé. Alors ce serait la Bulgarie puis la Grèce, la mer Égée et toutes les eaux du monde qu’elles pourfendraient enfin.

Mais c’est un mince filet d’eau qui coule, dérisoire face à la grandiloquence des infrastructures qui la tiennent, la mettent en scène, la surplombent.


Au centre de la Вардар, ente deux bouleaux malingres érigés sur des trônes d’inox, les pieds plantés dans le torrent ridicule, une petite communauté de pêcheurs est l’unique présence réelle de la ville. Tout aussi immobiles que la foule de statues, tout aussi amarrés que les caravelles, tout aussi enracinés que les bouleaux, ils constatent, un brin désabusés, par le mouvement de l’eau s’écoulant le long de leurs jambes, la fuite du temps, l’inexorable répétition des jours, la langueur d’une vie.


Dans cette capitale plus soucieuse d’exhiber ses fastes d’antan au mépris du présent, sans pour autant s’attarder à la qualité des reconstitutions, où les faux-vestiges érigés en caricatures monumentales semblent étreindre jusqu’à l’étouffement la vie, je roule avec le sentiment d’être privilégié de n’être que de passage. J’apprécie la chance de m’affranchir de l’engourdissement qu’inflige inéluctablement certains contextes.

Sans pouvoir l’aimer, j’ai pour Skopje et ses occupants une tendresse.


De Volkovidja à Ohrid

Les feux de camps sont devenus indispensables pour me sécher avant la nuit, et pour prolonger un peu le jour. Cette nuit, j’ai établi ma tente sur un lit de rivière inoccupé, je récupère le bois rompu, charrié puis naufragé le long des rives. Le bois, allégé de sa masse initiale, ne porte plus qu’une humidité de contours. Quand je le pose sur le feu, il émet un crépitement et une belle fumée blanche, lascive vient se lover sous la charpente des arbres, forme une coupole laiteuse, une voûte céleste où les papillons de cendres filent à la manière d’étoiles, une reproduction cosmique, une réplique de temple... dans ces moments silencieux au cœur d’une forêt, je trouve toute architecture bavarde.

Au sol, les extrémités de la branche suent, gouttent sur la pierre du foyer, pshh-pshh-pshh, un sablier d’automne qui égrène le temps.


De Ohrid à Kotor

Je quitte les montagnes de Macédoine du Nord, celles d’Albanie. En une petite journée, la pente, le vent, m’entraînent vers l’Ouest. L’Adriatique semble m’appeler férocement, une amarre est tirée. Je me laisse happer et j’observe le bord des routes, la lumière, la végétation, l’activité des hommes, tout est bouleversé. Rapidement il fait doux, les jardins sont bondés d’agrumes mûrs qui attendent d’être cueillis, oranges, citrons, clémentines, mandarines, kakis, leurs couleurs vives narguent fièrement les passants. Les propriétaires, eux, somnolent, étourdis de soleil, proches d’étals où sont vendus spiritueux artisanaux, graines, huiles et fruits. Éblouissement de la route, une mer exaltée de lumière, je me remémore quelques kilomètres auparavant la dureté de l’existence, l’appréhension de l’hiver au cœur des montagnes.

Qu’est-ce qui nous ordonne de vivre à un endroit plutôt qu’un autre ?

Souvent une famille persiste sur une terre pour veiller sur ses morts, pour prolonger le sillon taillé par les ancêtres. Le dévouement prévaut. Voici une valeur que la vie moderne n’a pas encore altéré ici, hommes et femmes sont fiers.


Les chiens errants des bords de routes sont plus affectueux que ceux qui gardaient les troupeaux en Turquie, ils m’accompagnent, guillerets, sur plusieurs dizaines de mètres, puis ils jettent un œil inquiet sur la décharge en contre-bas qui leur sert de garde mangé et ils interrompent leur course, me suivent d’un regard envieux. Ils retournent d’où ils sont sortis, attachés par de multiples raisons. C’est aussi ça qui nous lie à la terre natale, le sentiment de sécurité, le sentiment d’appartenance, la peur de devoir tout recommencer ailleurs. Je poursuis mon chemin, voué à ces rencontres fugitives. Par moments je l’avoue, cette condition qui me vaut d’être à la tangente des vies m’attriste.


De Kotor à Ulcinj

Il y a plusieurs semaines déjà, j’occupais mes pensées pour envisager le lieu où j’interromprai mon parcours afin de laisser passer l’hiver.

J’ai imaginé revenir en France, histoire de retrouver mes proches avant de retenter la traversée du continent eurasien. Mais les restrictions en Croatie et en Italie ainsi que les menaces de reconfinement m’ont dissuadé.

C’est finalement à Ulcinj , ville côtière à l’extrême sud du Monténégro, que je trouve le lieu idéal.

Cela fait 7 mois que je vis dans l’ouvert du paysage, et même si les forêts bulgares et macédoniennes m’ont donné le sentiment d’un espace plus resserré, m’installer entre quatre murs m’apaise dans un premier temps.

D’autant que ce ne sont pas exactement quatre murs, il faudrait plutôt dire trois murs et une quatrième paroi entièrement vitrée. L’appartement situé dans les hauteurs d’une avancée rocheuse me positionne en encorbellement sur l’Adriatique. 180° de ciel et de mer qui s’étendent sous mes yeux. L’unique pointe de terre observable est la seconde colline de la ville, son sommet est prolongé d’une forteresse dont les prisons ont accueilli Cervantes. La légende dit qu’une partie de Don Quichotte a été écrite ici et inspirée par les chants d’une femme venant à sa fenêtre, dulcinée d’Ulcinj.

Les seuls chants que j’entendis furent ceux du vent qui malmena pendant 3 semaines ma position de vigie. Des bourrasques sans discontinuer dont le vrombissement était ponctué par des feux d’artifices à l’initiative des habitants les soirs de fêtes, et plus régulièrement d’orages intenses, coups de marteaux merveilleux sur l’Adriatique.

Après avoir fait défiler les paysages, c’est une saison, par la révolution des jours que je regarde glisser.

Parcourir l’espace, parcourir le temps, un nouveau voyage, immobile celui-là.


Une fin de journée, quelques rayons avaient forcés la jointure du ciel et de la mer. Un faisceau admirable se diffractait dans la rencontre avec une pluie fine et horizontale, il douchait de couleurs les extrémités des nuages et la surface de l’eau.

Vert, bleu, violet, orange et brun, l’espace d’un instant le voile gris, éventré semblait un hurlement de teintes. Couleurs suspendues dans l’air.

Puis, dans le même silence qui avait accompagné le phénomène, la nacre s’estompait, et le ciel redevenait livide, confondu à l’étendue d’eau.

Le temps porte à l’inquiétude et à la mélancolie.

C’est seulement au bout de deux semaines que je me rendis compte que la chambre noire de cet appartement orientait son objectif et donc mon regard, plein Ouest, exactement en direction du Cap de Creus, où un an auparavant j’enterrais Dounia.



 
 
 

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hporte44
hporte44
Feb 08, 2021

"Vivre au milieu des gens, c'est se sentir comme une feuille dans le vent. Le besoin de s'isoler vient, le besoin d'échapper au déterminisme de toutes ces boules de billard."

(...)

" Une plaine au milieu de collines, faite de près et de rangées d'arbres successives et traversées par de larges clairières, dans le matin de septembre, quand un peu de brume la détache de terre, t'intéresse par l'évident caractère de « lieu sacré » qu'elle a dû assumer dans le passé. Dans les clairières, fêtes, fleurs, sacrifices, à la lisière du mystère qui appelle et menace d'entre les ombres sylvestres. Là, à la frontière entre le ciel et le tronc, pouvait surgir le dieu. Le « lieu mythique »…


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Thomas
Porte
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